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À Bras Ouverts: Inclure les survivant-es trans, bispirituelles et non-binaires
Depuis 2023, les services du CALACS de l'Ouest-de-l'Île se sont ouverts à toutes les personnes trans, non-binaires et bispirituelles. Nous nous engageons à faire de notre organisme un environnement sécuritaire et adapté pour ces communautés.

Termes et définitions
Pourquoi inclure les personnes trans, non-binaires et bispirituelles dans nos services ?
Le Projet À Bras Ouverts
Termes et définitions
Quelques définitions avant de commencer, pour nous permettre de mieux comprendre la situation et les enjeux qui en découlent!
Le SEXE est l’identification que l’on attribue aux personnes à leur naissances basées entre autres sur des caractéristiques physiques et physiologiques, les niveaux d’hormones et l’anatomie du système reproducteur. Par exemple: homme, femme ou intersexe!
Le GENRE réfère plutôt à comment les personnes se perçoivent et se sentent : il s’agit une identité sociale, une expression de soi ou une relation avec son corps et avec les autres. C’est aussi construction sociale qui entoure les différents rôles et attributs associées à la masculinité et la féminité. Tout le monde a une identité de genre: pour certaines personnes, elle correspond au genre assigné à la naissance, et pour d’autres, elle ne correspond pas. Le genre n’est pas binaire et se situe plutôt sur un spectre!
TRANS est un terme utilisé pour désigner les personnes dont l’identité de genre diffère du sexe qui leur a été assigné à la naissance à la naissance. Cela peut inclure les personnes non-binaires! Par exemple : Une femme trans, un homme trans
CIS est un terme pour désigner une personne dont le genre correspond celui assigné à la naissance. Par exemple: une femme cis, un homme cis
NON-BINAIRE est un terme utilisé par les personnes qui ont une identité de genre qui ne correspond pas au modèle binaire homme/femme. Le terme inclut lui-même plusieurs identités : ni homme, ni femme, quelque part entre les deux, une combinaison de genres, aucun genre etc. Elles s’identifient aussi souvent comme trans.
L’identité bispirituelle est revendiquée par certaines personnes autochtones! Diane Labelle, militante et consultante bispirituelle Mohawk nous explique:
« Dans la plupart des nations [autochtones], avant la colonisation, la bispiritualité était considérée comme un genre alternatif et distinct. Il s’agissait donc d’un troisième ou d’un quatrième genre (ou plus), selon les termes utilisés. Les personnes bispirituelles occupaient souvent des rôles spécialisés, ou remplissaient des rôles essentiels dans les communautés. Ces personnes se distinguaient par leurs choix vestimentaires uniques, ce que les Européens ont pris pour du « travestisme ». Certaines personnes considèrent les identités bispirituelles comme des identités de genre plutôt que des orientations sexuelles. Bien que les personnes bispirituelles s’engagent souvent dans des relations non hétérosexuelles, elles peuvent aussi s’engager dans des relations hétérosexuelles. Contrairement aux identités LGBT+ contemporaines des personnes autochtones, les personnes bispirituelles jouent souvent un rôle spirituel ou de guérison (médecin, psychologue, gardien(ne) de cérémonies ou de traditions, etc.. La manifestation de leur identité peut survenir à n’importe quel moment de leur vie, et comme l’a écrit A. Maracle : « Une personne est libre d’adopter un autre rôle de genre au moment où elle le juge approprié » Pour moi, la bispiritualité est une intersection entre le genre, la sexualité et les rôles sociaux. »
Pourquoi inclure les personnes trans, non-binaires et bispirituelles dans nos services?
Historiquement, les CALACS, comme la plupart des organismes féministes québécois, étaient offerts exclusivement par et pour les femmes dans le but de créer des espaces sécuritaires de reprise de pouvoir. Or, cette pratique elle-même participe à l’exclusion de personnes à l’intersection d’autres identités marginalisées. Les personnes trans, non-binaires et bispirituelles vivent en effet toutes avec les conséquences de marginalisation liées à leur genre, incluant un risque accru de vivre des violences sexuelles. En effet, une personne trans sur deux auraient vécu une agression à caractère sexuel dans sa vie. [1]
Pourtant, il n’existe aucun service spécifique au Québec offert aux victimes de ces groupes. Celles-ci rapportent plutôt un risque grave de discrimination dans les services d’aide, ceux-ci étant réservés aux femmes cis, manquant de ressources pour les accueillir et offrant ainsi du support mal adapté ou bien affichant des comportements transphobes de la part des intervenant-es et des usager-ères. Cela est d’autant plus complexe pour les survivant-es racisé-es et/ou bispirituelles qui doivent en outre gérer le racisme et colonialisme inhérents aux institutions et leur inadéquation à leur besoins culturels.
Cela souligne le besoin criant d’offrir du support aux survivant.es d’agressions à caractère sexuel trans, bispirituelles et non-binaires. C’est donc ce que le CALACS de l’Ouest-de-l’Île a donc décidé de faire. Cette ouverture ne change rien tant la qualité que la sécurité des services offerts. Au contraire, ils sont maintenant plus inclusifs et en alignement avec nos valeurs!
[1] FORGE, 2005, Sexual Violence in the Transgender Community Survey, unpublished data; G. Kenagy, 2005, « The Health and Social Service Needs of Transgender People in Philadelphia, » International Journal of Transgenderism 8(2/3):49–56; G. Kenagy and W. Bostwick, 2005, « Health and Social Service Needs of Transgender People in Chicago, » International Journal of Transgenderism 8(2/3):57–66.
[2] Michel Dorais et Mathieu-Joel Gervais. « Documenter la problématique des violences sexuelles commises envers les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles et trans (LGBT). » (2018)
Débutant à l’automne 2023, le Projet À Bras Ouverts est un service de support psychosocial offert pour les personnes trans, bispirituelles et non-binaires par des personnes de leurs communautés.
Ainsi, nous offrons dans cette approche par et pour tout nos services: du suivi psychosocial individuel, de l’accompagnement sociojudiciaire, ainsi que des rencontres d’urgence.
[À noter que nous comprenons que l’aspect individuel de ces rencontres puisse ne pas être en alignement avec les besoins et valeurs de certaines personnes autochtones et invitons celles-ci à s’accompagner d’une personne de confiance de leur choix si elles le désirent!]
Également, nous offrirons un groupe de soutien pour survivant-es trans, bispirituelles et non-binaires uniquement en collaboration avec Interligne à l’automne 2023 et l’hiver 2024 – cliquez ici pour en savoir plus.
Vous êtes une personne trans, bispirituelle ou non-binaire survivante d’agression à caractère sexuel ayant besoin de soutien ? Contactez-nous tout de suite pour avoir accès à ces services dès que possible.
Le Projet À Bras Ouverts est le fruit d’une année de travail afin d’assurer que notre équipe soit formée, nos services adaptés et sécuritaires et que les liens avec les communautés 2S/LGBTQIA+ soient en voie de reconstruction. Nous sommes ouvert.es à toutes questions, commentaires ou propositions de partenariats, écrivez-nous au noahbenoit@calacsdelouest.ca