S'INFORMER
Agressions sexuelles
L’agression à caractère sexuel
Le consentement sexuel
Mythe et préjugés
Attitudes aidantes
L’agression à caractère sexuel
01 Définition
Une agression à caractère sexuel (ACS) est tout d’abord un acte criminel. Il s’agit d’actes de domination, d’humiliation, d’abus de pouvoir et de violence. Ainsi, une agression à caractère sexuel consiste en tout geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique commis sans le consentement de la personne visé, et ce, en utilisant l’intimidation, la manipulation, la menace, le chantage ou toute forme de violence : verbal, physique, psychologique. Les agressions à caractère sexuel sont commises en majorité par des hommes et visent principalement les femmes et les enfants.
La violence à caractère sexuel est une problématique de société dont les victimes peuvent malheureusement provenir de n’importe quelle classe socio-économique et appartenir à n’importe quels âge, genre, culture, religion ou orientation sexuelle. Une agression à caractère sexuel n’est pas limitée en espace, elle peut se produire en privé en public ou même par le biais de moyens technologiques, par exemple via les réseaux sociaux.
02 Formes
Les agressions à caractères sexuels peuvent prendre différentes formes tel que :
Comprends tout acte à caractère sexuel avec ou sans contact physique impliquant une personne mineure (0 à 17 ans) et une figure parentale et/ou d’autorité, de responsabilité vis-à-vis du mineur.
« Toutes les formes d’attentions ou d’avance non désirées, à connotation sexuelle [et faites à répétition] qui provoquent l’inconfort, la crainte et menacent le bien-être d’une personne.
Cette forme d’agression sexuelle peut comprendre les regards insistants, les paroles, les gestes, les menaces, les propositions, les blagues et l’affichage de matériel pornographique. » (Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel de Montréal, 2008).
« Observer l’intimité ou la nudité d’une personne ou d’un groupe de personnes sans leur consentement. » (Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel de Montréal, 2008)
L’acte d’exposer volontairement ses parties génitales sans le consentement de ou des personnes visées. Le but étant de provoquer une forte réaction ou émotion : colère, peur, choque, etc.
« Il s’agit d’utiliser une personne à des fins pornographiques ou de prostitution en la contraignant par le chantage, l’intimidation ou la violence (psychologique ou physique) » (J’avise, 2002)
La représentation photographique ou filmée d’une personne âgée de moins de dix-huit ans qui se livre à une activité sexuelle explicite.
La cyberviolence sexuelle est une forme de violence sexuelle réalisée au moyen des différentes technologies de communications, telles que le web, les médias sociaux et les textos. Elle peut prendre la ou les formes suivantes: le cyberharcèlement, la sextorsion, le leurre d’enfant et La publication non consensuelle d’images intimes. (Fondation Marie-Vincent)
Ainsi qu’une multitude d’autres formes: attouchements sexuels, frotteurisme, mutilation génitale féminine, pornographie juvénile, tourisme sexuel, etc.
03 Conséquences
Il existe un ensemble de conséquences qui peuvent se manifester de différentes façons et à différents moments chez la personne ayant vécu une agression à caractère sexuel. Chaque agression à caractère sexuel est différente, c’est pourquoi les conséquences qu’une personne peut expérimenter suite à celle-ci sont propres au vécu de la personne.
Les conséquences peuvent aussi varier en raison de différents éléments tels que : la fréquence et la durée des agressions, le lien existant entre l’agresseur et la victime, le type de gestes, de parole et le degré de violence lors de l’agression, les réactions de l’entourage face au dévoilement, etc. (Trêve pour Elle, Site web consulté en Mars 2022.)
De plus, les conséquences des agressions à caractère sexuel peuvent impacter de nombreuses sphères de la vie de la victime, que ce soit : psychologique, professionnelle, interpersonnelle, sexuelle, physique, etc. Voici quelques exemples de conséquences qu’une victime peut expérimenter à la suite d’une agression sexuelle : sentiments de honte, de culpabilité, anxiété, grossesse non désirée, ITSS, diminution ou augmentation de l’activité sexuelle, hypervigilance, isolement, anorexie, boulimie, cauchemars, trouble su sommeil, « flash-back », dépression, faible estime de soi, isolement, image négative de soi, etc.
Il est important de comprendre et de réaliser que la présence de ces conséquences est normale suite à un évènement aussi traumatisant tel qu’une agression à caractère sexuel.
Le consentement sexuel
Le consentement sexuel est l’accord, la permission qu’une personne donne à une activité sexuelle avec son ou sa partenaire(s). Le consentement se doit d’être donné de façon libre, volontaire, éclairée et enthousiaste pour qu’il soit considéré comme valide. En effet, un consentement donné sous contrainte, violence, menace ou manipulation n’est pas valide. Aussi le consentement peut être exprimé verbalement, mais aussi non verbalement et peut être retiré à n’importe quel moment. Il doit être renouvelé à chaque pratique sexuelle.
Personne n’a le droit d’imposer des relations sexuelles à une autre personne contre sa volonté.
Au Québec l’âge légal de consentir à une relation sexuelle est de 16 ans. Cependant, il existe des exceptions pour les jeunes de 12 à 15 ans. En effet, un(e) jeune de 12 à 13 ans peut consentir à une relation sexuelle uniquement avec un(e) partenaire de moins de deux ans son aîné. Un(e) jeune de 14 à 15 ans peut consentir à une relation sexuelle uniquement avec un(e) partenaire de moins que cinq ans son aîné.
Toutefois il est important de comprendre que peu importe l’âge des partenaires, le consentement sexuel n’est pas valide s’il y a intoxication volontaire ou involontaire de drogue ou d’alcool, s’il y a présence de menaces ou violence, ou s’il y a situation d’autorité, de dépendance, d’exploitation ou un abus de confiance.
Mythe et préjugés
Il existe toujours dans notre société de nombreux mythes et préjugés entourant les agressions à caractère sexuel. Cela peut avoir un impact négatif dans la mesure où cet ensemble de mythes et préjugés influence notre perception des agressions à caractère sexuel et déterminant les comportements, réactions des individus face à cette problématique.
Par conséquent, une victime peut faire face à des commentaires, attitudes et comportements hostiles de la part de son entourage lors d’un dévoilement. Ou encore, intérioriser ses mythes et préjugés ce qui peut renforcer son sentiment de culpabilité et nuire à sa guérison.
Nous voulons donc nous attarder sur certains des plus populaires mythes et préjugés entourant les agressions à caractères sexuels afin de les déconstruire.
Mythe : Une victime n’ait en aucun cas responsable de son agression peu importe la façon dont elle était habillée, le lieu où elle se trouvait, la façon avec laquelle elle parlait, sa relation avec l’agresseur, etc. L’unique responsable est l’agresseur qui prend la décision d’agresser.
Mythe : Ce mythe est encore malheureusement très présent dans notre société. Cet argument fortement véhiculé par l’agresseur nuit beaucoup aux victimes d’agression à caractère sexuel, dans la mesure où il met en doute leur parole et/ou dévoilement. Les statistiques toutefois démontrent comment ce mythe est infondé. En effet, le pourcentage de fausses accusations en rapport avec tous les crimes, incluant les agressions à caractère sexuel, est seulement de 2%. Aussi, parmi les victimes de violence sexuelle, seulement 5% d’entre elles portent plainte à la police.
Cette forme d’agression sexuelle peut comprendre les regards insistants, les paroles, les gestes, les menaces, les propositions, les blagues et l’affichage de matériel pornographique. » (Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel de Montréal, 2008).
Mythe : Les envies sexuelles sont contrôlables. Affirmer le contraire ne fait que nuire à la victime en déresponsabilisant l’agresseur des violences sexuelles qu’il commet. Une agression sexuelle représente une prise de pouvoir, une domination sur l’autre. Par ce fait, les agresseurs préméditent leur agression. Ils prennent le temps de réfléchir, planifier et élaborer une stratégie qui leur permettra d’agresser la victime. Ainsi, si les agresseurs étaient vraiment dominés par des pulsions sexuelles incontrôlables, ils ne prendraient pas le temps de penser au moment et endroit opportun pour agresser. Les agressions sexuelles auraient tout simplement lieu à la vue de tous et partout. Ce qui bien sûr n’ai pas le cas. Tel que mentionné l’agresseur cherche à dominer et instaurer un contrôle sur sa victime à travers l’agression sexuelle. La sexualité n’est par conséquent qu’un outil à travers lequel cette domination et ce contrôle sont instaurés. « Il ne s’agit pas d’une perte de contrôle, mais plutôt d’une prise de contrôle. » (trêve pour elles site web)
Mythe : L’absence d’un « non » n’équivaut pas à un « oui ». Le refus d’une personne peut être exprimé de différente façon pas seulement verbalement. De plus, « L’absence de résistance n’équivaut pas à un consentement ». En effet, le consentement doit être donné de façon enthousiaste, volontaire, libre et éclairé. Par ce fait, si la personne donne son consentement sous la menacé, la force ou la peur, son consentement n’ai pas considéré comme valide. Le non verbal est également révélateur de la présence ou l’absence d’un consentement. Par exemple, une personne qui fige et semble subir les gestes en étant déconnecté de son corps n’ai clairement pas consentante, même si elle ne verbalise pas son refus son corps révèle qu’elle n’ait pas consentante. Finalement, il se peut aussi que le contexte ne permette pas à la victime de consentir.
«Une personne ne peut donner son consentement si elle est incapable de le formuler (incapacité physique ou intellectuelle, intoxication) ou si l’une des personnes est en position d’autorité, a recours à des menaces, à la force ou à une fraude pour l’obtenir. Le consentement n’est pas valable s’il est donné par une personne âgée de moins de 16 ans ou en situation de dépendance » (Institut national de santé publique du Québec, 2020).
Mythe : Les sensations physiques et les réactions physiologiques sont des réactions normales, naturel du corps à la suite d’une stimulation : érection, tension sexuelle, lubrification, orgasme, etc. Cela ne signifie en aucun cas que la victime est consentante ou qu’elle apprécie les gestes qui lui sont imposés. Il s’agit d’un automatisme sur lequel la victime n’a pas le contrôle. Car une fois que le corps est stimulé il est tout à fait normal qu’il y ait une réaction en réponse, qu’elle soit désirée ou non. Ainsi, la victime peut penser, qu’elle ne veut pas, détester ou avoir peur de ce qui lui arrive, parfois même signifier verbalement son refus tout en ayant son corps qui réagis physiologiquement au stimulus. Cela peut créer une grande confusion chez les victimes et conduire à un grand sentiment de culpabilité
Attitudes aidantes
Le soutien provenant de l’entourage d’une victime, que ce soit la famille, les proches, les ami(e)s ou les intervenant(e)s joue un rôle extrêmement important dans le cheminement de guérison de celle-ci. En effet, une attitude aidante peut encourager une victime à briser le silence, regagner confiance et par ce fait même de rechercher l’aide dont elle a besoin. En raison de tout cela, il est important d’adopter des attitudes aidantes lorsqu’une victime d’agression à caractère sexuel fait preuve de courage en nous dévoilant ce dont elle a été victime.
Voici donc quelques attitudes aidantes à adopter lorsqu’une personne dévoile avoir été agressée sexuellement.
Écouter la personne avec compassion, sans jugement et sans interrompre son récit. La laisser s’exprimer dans ses mots, à sa façon et à son rythme
Croire ce que la personne vous dit. L’une des peurs présentes chez les victimes est celle de ne pas être crus si elles en parlent. Il est important donc de croire ce que la personne vous dit en évitant de remettre en question son dévoilement. Se rappeler que c’est son vécu et sa perception. La priorité reste de se centrer sur ce qu’elle vous dit et vit.
Recevoir ce que la personne vous dit tel qu’elle vous l’apporte, sans minimiser ou amplifier les faits, les émotions et les conséquences.
Expliquer à la personne que l’agression n’est en aucune façon sa faute. En effet, l’agresseur est le seul et unique responsable de l’agression, dans la mesure où il est l’unique responsable de ses actes, ses gestes et de la décision de l’avoir agressé. La responsabilité de la personne est de prendre soin d’elle.
Rappeler à la personne qu’elle a un contrôle et un pouvoir sur sa vie tout en l’aidant à regagner ce contrôle. Lui offrir l’espace dont elle a besoin pour respirer, guérir et prendre soin d’elle.
Rappeler à la personne que ces émotions sont importantes et valides en l’aidant à les exprimer et à les normaliser. En effet, des émotions telles que la colère, la rancœur, la peur … sont des sentiments normaux.
L’agression à caractère sexuel
L’agression à caractère sexuel
01 Définition
Une agression à caractère sexuel (ACS) est tout d’abord un acte criminel. Il s’agit d’actes de domination, d’humiliation, d’abus de pouvoir et de violence. Ainsi, une agression à caractère sexuel consiste en tout geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique commis sans le consentement de la personne visé, et ce, en utilisant l’intimidation, la manipulation, la menace, le chantage ou toute forme de violence : verbal, physique, psychologique. Les agressions à caractère sexuel sont commises en majorité par des hommes et visent principalement les femmes et les enfants.
La violence à caractère sexuel est une problématique de société dont les victimes peuvent malheureusement provenir de n’importe quelle classe socio-économique et appartenir à n’importe quels âge, genre, culture, religion ou orientation sexuelle. Une agression à caractère sexuel n’est pas limitée en espace, elle peut se produire en privé en public ou même par le biais de moyens technologiques, par exemple via les réseaux sociaux.
02 Formes
Les agressions à caractères sexuels peuvent prendre différentes formes tel que :
Comprends tout acte à caractère sexuel avec ou sans contact physique impliquant une personne mineure (0 à 17 ans) et une figure parentale et/ou d’autorité, de responsabilité vis-à-vis du mineur.
« Toutes les formes d’attentions ou d’avance non désirées, à connotation sexuelle [et faites à répétition] qui provoquent l’inconfort, la crainte et menacent le bien-être d’une personne.
Cette forme d’agression sexuelle peut comprendre les regards insistants, les paroles, les gestes, les menaces, les propositions, les blagues et l’affichage de matériel pornographique. » (Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel de Montréal, 2008).
« Observer l’intimité ou la nudité d’une personne ou d’un groupe de personnes sans leur consentement. » (Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel de Montréal, 2008)
L’acte d’exposer volontairement ses parties génitales sans le consentement de ou des personnes visées. Le but étant de provoquer une forte réaction ou émotion : colère, peur, choque, etc.
« Il s’agit d’utiliser une personne à des fins pornographiques ou de prostitution en la contraignant par le chantage, l’intimidation ou la violence (psychologique ou physique) » (J’avise, 2002)
La représentation photographique ou filmée d’une personne âgée de moins de dix-huit ans qui se livre à une activité sexuelle explicite.
La cyberviolence sexuelle est une forme de violence sexuelle réalisée au moyen des différentes technologies de communications, telles que le web, les médias sociaux et les textos. Elle peut prendre la ou les formes suivantes: le cyberharcèlement, la sextorsion, le leurre d’enfant et La publication non consensuelle d’images intimes. (Fondation Marie-Vincent)
Ainsi qu’une multitude d’autres formes: attouchements sexuels, frotteurisme, mutilation génitale féminine, pornographie juvénile, tourisme sexuel, etc.
03 Conséquences
Il existe un ensemble de conséquences qui peuvent se manifester de différentes façons et à différents moments chez la personne ayant vécu une agression à caractère sexuel. Chaque agression à caractère sexuel est différente, c’est pourquoi les conséquences qu’une personne peut expérimenter suite à celle-ci sont propres au vécu de la personne.
Les conséquences peuvent aussi varier en raison de différents éléments tels que : la fréquence et la durée des agressions, le lien existant entre l’agresseur et la victime, le type de gestes, de parole et le degré de violence lors de l’agression, les réactions de l’entourage face au dévoilement, etc. (Trêve pour Elle, Site web consulté en Mars 2022.)
De plus, les conséquences des agressions à caractère sexuel peuvent impacter de nombreuses sphères de la vie de la victime, que ce soit : psychologique, professionnelle, interpersonnelle, sexuelle, physique, etc. Voici quelques exemples de conséquences qu’une victime peut expérimenter à la suite d’une agression sexuelle : sentiments de honte, de culpabilité, anxiété, grossesse non désirée, ITSS, diminution ou augmentation de l’activité sexuelle, hypervigilance, isolement, anorexie, boulimie, cauchemars, trouble su sommeil, « flash-back », dépression, faible estime de soi, isolement, image négative de soi, etc.
Il est important de comprendre et de réaliser que la présence de ces conséquences est normale suite à un évènement aussi traumatisant tel qu’une agression à caractère sexuel.
Le consentement sexuel
Le consentement sexuel
Le consentement sexuel est l’accord, la permission qu’une personne donne à une activité sexuelle avec son ou sa partenaire(s). Le consentement se doit d’être donné de façon libre, volontaire, éclairée et enthousiaste pour qu’il soit considéré comme valide. En effet, un consentement donné sous contrainte, violence, menace ou manipulation n’est pas valide. Aussi le consentement peut être exprimé verbalement, mais aussi non verbalement et peut être retiré à n’importe quel moment. Il doit être renouvelé à chaque pratique sexuelle.
Personne n’a le droit d’imposer des relations sexuelles à une autre personne contre sa volonté.
Au Québec l’âge légal de consentir à une relation sexuelle est de 16 ans. Cependant, il existe des exceptions pour les jeunes de 12 à 15 ans. En effet, un(e) jeune de 12 à 13 ans peut consentir à une relation sexuelle uniquement avec un(e) partenaire de moins de deux ans son aîné. Un(e) jeune de 14 à 15 ans peut consentir à une relation sexuelle uniquement avec un(e) partenaire de moins que cinq ans son aîné.
Toutefois il est important de comprendre que peu importe l’âge des partenaires, le consentement sexuel n’est pas valide s’il y a intoxication volontaire ou involontaire de drogue ou d’alcool, s’il y a présence de menaces ou violence, ou s’il y a situation d’autorité, de dépendance, d’exploitation ou un abus de confiance.
Mythe et préjugés
Mythe et préjugés
Il existe toujours dans notre société de nombreux mythes et préjugés entourant les agressions à caractère sexuel. Cela peut avoir un impact négatif dans la mesure où cet ensemble de mythes et préjugés influence notre perception des agressions à caractère sexuel et déterminant les comportements, réactions des individus face à cette problématique.
Par conséquent, une victime peut faire face à des commentaires, attitudes et comportements hostiles de la part de son entourage lors d’un dévoilement. Ou encore, intérioriser ses mythes et préjugés ce qui peut renforcer son sentiment de culpabilité et nuire à sa guérison.
Nous voulons donc nous attarder sur certains des plus populaires mythes et préjugés entourant les agressions à caractères sexuels afin de les déconstruire.
Mythe : Une victime n’ait en aucun cas responsable de son agression peu importe la façon dont elle était habillée, le lieu où elle se trouvait, la façon avec laquelle elle parlait, sa relation avec l’agresseur, etc. L’unique responsable est l’agresseur qui prend la décision d’agresser.
Mythe : Ce mythe est encore malheureusement très présent dans notre société. Cet argument fortement véhiculé par l’agresseur nuit beaucoup aux victimes d’agression à caractère sexuel, dans la mesure où il met en doute leur parole et/ou dévoilement. Les statistiques toutefois démontrent comment ce mythe est infondé. En effet, le pourcentage de fausses accusations en rapport avec tous les crimes, incluant les agressions à caractère sexuel, est seulement de 2%. Aussi, parmi les victimes de violence sexuelle, seulement 5% d’entre elles portent plainte à la police.
Cette forme d’agression sexuelle peut comprendre les regards insistants, les paroles, les gestes, les menaces, les propositions, les blagues et l’affichage de matériel pornographique. » (Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel de Montréal, 2008).
Mythe : Les envies sexuelles sont contrôlables. Affirmer le contraire ne fait que nuire à la victime en déresponsabilisant l’agresseur des violences sexuelles qu’il commet. Une agression sexuelle représente une prise de pouvoir, une domination sur l’autre. Par ce fait, les agresseurs préméditent leur agression. Ils prennent le temps de réfléchir, planifier et élaborer une stratégie qui leur permettra d’agresser la victime. Ainsi, si les agresseurs étaient vraiment dominés par des pulsions sexuelles incontrôlables, ils ne prendraient pas le temps de penser au moment et endroit opportun pour agresser. Les agressions sexuelles auraient tout simplement lieu à la vue de tous et partout. Ce qui bien sûr n’ai pas le cas. Tel que mentionné l’agresseur cherche à dominer et instaurer un contrôle sur sa victime à travers l’agression sexuelle. La sexualité n’est par conséquent qu’un outil à travers lequel cette domination et ce contrôle sont instaurés. « Il ne s’agit pas d’une perte de contrôle, mais plutôt d’une prise de contrôle. » (trêve pour elles site web)
Mythe : L’absence d’un « non » n’équivaut pas à un « oui ». Le refus d’une personne peut être exprimé de différente façon pas seulement verbalement. De plus, « L’absence de résistance n’équivaut pas à un consentement ». En effet, le consentement doit être donné de façon enthousiaste, volontaire, libre et éclairé. Par ce fait, si la personne donne son consentement sous la menacé, la force ou la peur, son consentement n’ai pas considéré comme valide. Le non verbal est également révélateur de la présence ou l’absence d’un consentement. Par exemple, une personne qui fige et semble subir les gestes en étant déconnecté de son corps n’ai clairement pas consentante, même si elle ne verbalise pas son refus son corps révèle qu’elle n’ait pas consentante. Finalement, il se peut aussi que le contexte ne permette pas à la victime de consentir.
«Une personne ne peut donner son consentement si elle est incapable de le formuler (incapacité physique ou intellectuelle, intoxication) ou si l’une des personnes est en position d’autorité, a recours à des menaces, à la force ou à une fraude pour l’obtenir. Le consentement n’est pas valable s’il est donné par une personne âgée de moins de 16 ans ou en situation de dépendance » (Institut national de santé publique du Québec, 2020).
Mythe : Les sensations physiques et les réactions physiologiques sont des réactions normales, naturel du corps à la suite d’une stimulation : érection, tension sexuelle, lubrification, orgasme, etc. Cela ne signifie en aucun cas que la victime est consentante ou qu’elle apprécie les gestes qui lui sont imposés. Il s’agit d’un automatisme sur lequel la victime n’a pas le contrôle. Car une fois que le corps est stimulé il est tout à fait normal qu’il y ait une réaction en réponse, qu’elle soit désirée ou non. Ainsi, la victime peut penser, qu’elle ne veut pas, détester ou avoir peur de ce qui lui arrive, parfois même signifier verbalement son refus tout en ayant son corps qui réagis physiologiquement au stimulus. Cela peut créer une grande confusion chez les victimes et conduire à un grand sentiment de culpabilité
Attitudes aidantes
Attitudes aidantes
Le soutien provenant de l’entourage d’une victime, que ce soit la famille, les proches, les ami(e)s ou les intervenant(e)s joue un rôle extrêmement important dans le cheminement de guérison de celle-ci. En effet, une attitude aidante peut encourager une victime à briser le silence, regagner confiance et par ce fait même de rechercher l’aide dont elle a besoin. En raison de tout cela, il est important d’adopter des attitudes aidantes lorsqu’une victime d’agression à caractère sexuel fait preuve de courage en nous dévoilant ce dont elle a été victime.
Voici donc quelques attitudes aidantes à adopter lorsqu’une personne dévoile avoir été agressée sexuellement.
Écouter la personne avec compassion, sans jugement et sans interrompre son récit. La laisser s’exprimer dans ses mots, à sa façon et à son rythme
Croire ce que la personne vous dit. L’une des peurs présentes chez les victimes est celle de ne pas être crus si elles en parlent. Il est important donc de croire ce que la personne vous dit en évitant de remettre en question son dévoilement. Se rappeler que c’est son vécu et sa perception. La priorité reste de se centrer sur ce qu’elle vous dit et vit.
Recevoir ce que la personne vous dit tel qu’elle vous l’apporte, sans minimiser ou amplifier les faits, les émotions et les conséquences.
Expliquer à la personne que l’agression n’est en aucune façon sa faute. En effet, l’agresseur est le seul et unique responsable de l’agression, dans la mesure où il est l’unique responsable de ses actes, ses gestes et de la décision de l’avoir agressé. La responsabilité de la personne est de prendre soin d’elle.
Rappeler à la personne qu’elle a un contrôle et un pouvoir sur sa vie tout en l’aidant à regagner ce contrôle. Lui offrir l’espace dont elle a besoin pour respirer, guérir et prendre soin d’elle.
Rappeler à la personne que ces émotions sont importantes et valides en l’aidant à les exprimer et à les normaliser. En effet, des émotions telles que la colère, la rancœur, la peur … sont des sentiments normaux.